Migration et libre circulation dans l’espace méditerranéen
Le
 tragique sort des clandestins tunisiens dans les centres de détention 
italiens  
 | 
  
| 
 | 
  
|                                
   
                             
• Nécessité de renégocier les accords signés avec
 l’Italie et d’exiger des garanties de respect des droits de l’Homme 
Ils sont des milliers à 
quitter la Tunisie
 clandestinement vers l’île de Lampedusa depuis le 14 janvier. Ils sont 
également, nombreux à être incarcérés dans les centres de détention en 
Italie dans des conditions dont le moins que l’on puisse dire 
inhumaines. Incapables de les accueillir sur terre, les autorités 
italiennes ont inventé de nouvelles astuces plus affreuses. 
 | 
  
|                                   
                             
Des 
navires prisons ont été conçus par les Italiens pour empêcher ces 
Tunisiens de vivre sur leur territoire ou se déplacer vers l’un des pays
 européens. Pis encore, « ils sont victimes de mauvais 
traitements », c’est ce qu’a déclaré hier, M. Fulvio Vassalo 
Paleologo, de l’Université de Palerme lors du colloque ayant pour thème 
« repenser les migrations : pour une libre circulation dans 
l’espace méditerranéen ». Organisé par un ensemble d’ONG et 
d’acteurs de la société civile à savoir : le REMDH, le Centre de 
Tunis pour les Migrations et l’Asile (CETUMA), le Forum Social Tunisien 
pour les Droits Economiques (FSTDES), le site universitaire 
Storiemigranti, la 
Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux 
rives (FTCR) et la Forschungsgesellschaft Flucht
 und Migration, le colloque se poursuit jusqu’à aujourd’hui. Des 
recommandations seront formulées à la fin des travaux pour qu’elles 
soient adressées par la suite au gouvernement provisoire. Un 
gouvernement provisoire qui reste malheureusement, sourd et ne bouge 
surtout pas d’un cran en faveur des clandestins tunisiens arrêtés dans 
les centres de détention, ou au profit des familles des disparus. Même 
les accords conclus avec le gouvernement italien ne sont pas en train 
d’être appliqués convenablement. Nos jeunes sont rapatriés 
collectivement au vu et au su des responsables du gouvernement 
provisoire. Pratique normalement interdite par les conventions 
internationales et les accords signés entre les deux autorités sans 
aucune réaction du gouvernement provisoire.  
Des mois après la Révolution 
tunisienne, la majorité des jeunes ayant émigré clandestinement vers 
l’Italie continue à subir le pire des sorts. Mauvais traitements, abus 
des droits de l’Homme, détention secrète…La liste est variée et large. 
Toutefois, le gouvernement provisoire ne prend pas les choses au sérieux
 pour venir en aide à ces jeunes ayant fui la pauvreté et l’injustice 
sociale. Il y a même une sorte de réticence de la part des autorités 
locales pour relancer le débat avec leurs homologues italiens en ce qui 
concerne les conditions de détention de ces jeunes. Ces questions ainsi 
que d’autres ont été soulevées par les spécialistes ayant animé la 
première journée du colloque. Dénonçant les pratiques des autorités 
italiennes appliquées dans les centres de détention, M. Paleologo a par 
exemple signalé que ces Tunisiens sont privés des droits élémentaires 
garantis par les conventions internationales, dont « le droit à la 
défense ». L’universitaire dénonce aussi la détention en secret, 
pratique « interdite par la constitution italienne », mais qui
 est exercée contre les jeunes piégés dans les centres de détention à 
Lampedusa.  
Rêves évaporés  
En fait, rêvant d’un 
avenir meilleur en Europe où les droits de l’Homme sont acquis, les 
émigrants se trouvent entre quatre murs sans pouvoir bénéficier des 
droits les plus élémentaires des individus. Mais là où le bât blesse, 
c’est le silence absolu, d’où l’importance d’envisager une action 
commune des acteurs de la société civile. « Il ne faut pas les 
laisser seuls », appelle, M. Paleologo tout en proposant de 
« les accompagner ». Par ailleurs, il propose de 
« recueillir des témoignages sur les violations des droits de 
l’Homme et des conditions de leur détention ». Mieux encore, il 
considère qu’il faut que la Tunisie renégocie les accords déjà signés 
avec l’Italie en termes d’immigration avec une finalité d’exiger 
des garanties des droits des personnes. Le spécialiste propose par 
ailleurs de revoir les modes d’émigration légale étant donné que les 
jeunes « partiront de toutes les façons ». « Un appel 
doit être lancé au gouvernement provisoire pour qu’il renégocie ses 
accords avec l’Italie », insiste M. Paleologo.  
Indifférence  
En fait, l’indifférence du
 gouvernement provisoire ne se limite pas à ce niveau. Il n’accorde par 
également, d’attention à la question des jeunes disparus. Un point 
largement évoqué par l’Universitaire qui précise que les autorités 
tunisiennes et italiennes refusent de coopérer à ce niveau, laissant 
dans la détresse les familles des disparus. Prétexte avancé par les 
Italiens : « impossibilité de recueillir les empreintes 
digitales ». Mesure faisable si le gouvernement provisoire tunisien
 faisait pression. Ce n’est pas tout. Les autorités italiennes ne 
respectent pas les procédures d’identification des émigrés lesquels 
doivent être enregistrés de façon individuelle dans des bases des 
données.  
Se basant sur des 
témoignages et des visites sur le terrain, les acteurs de la société 
civile (Tunisiens et Italiens) ont décidé de passer à l’action. Il 
semble qu’il s’agit du seul moyen disponible pour attirer l’attention du
 gouvernement sur cette tragédie.  
Sana FARHAT 
Tunis
 -
                Samedi 01 octobre 2011   
 | 
sabato 1 ottobre 2011
Migration et libre circulation dans l’espace méditerranéen Le tragique sort des clandestins tunisiens dans les centres de détention italiens
Pubblicato da
Tindara Ignazzitto
Etichette:
accordo italia-tunisia,
cie,
cie galleggianti,
italia,
migranti,
migrazione,
Tunisi

